Préparé par le sous-groupe du Comité de définition de la canopée urbaine de l’AAPC
Importance de la forêt urbaine
L’importance de la forêt urbaine est largement reconnue dans les mesures de la santé écologique publique et de la résilience au changement climatique. La forêt urbaine procure un habitat biologique et écologique ainsi que la diversité, l’atténuation des eaux pluviales et les bienfaits de la quantité et la qualité des eaux pluviales en découlant. Elle réduit également l’effet d’îlot thermique urbain et contribue au chauffage et au refroidissement passifs des bâtiments, elle apporte une protection solaire/UV et elle abaisse manifestement la température de l’air ambiant. Elle réduit aussi la pollution de l’air, séquestre le carbone et offre un avantage esthétique ainsi qu’une myriade de bienfaits pour la santé publique de la communauté.
Ces bienfaits de la forêt urbaine contribuent à une meilleure qualité de vie pour tous les habitants de zones urbaines. La forêt urbaine apporte en effet d’incroyables répercussions sur la santé physique, mentale et écologique ainsi que du bien-être de la majorité des Canadiens puisque près de 95 % des Canadiens vivent dans des zones urbaines ou suburbaines.
Importance du couvert arboré urbain
Les professionnels de la forêt urbaine ont longtemps préconisé que la forêt urbaine devait être vue comme étant un actif d’infrastructure verte bien que d’une nature différente de celle des actifs d’infrastructure traditionnelle. La gestion des actifs traditionnels comprend des éléments qui peuvent être facilement mesurés, qui ont des cycles de vie définie et des coûts associés pouvant être inclus dans les prévisions des dépenses d’immobilisations. Par la quantification des avantages de la forêt urbaine (comme pour les analyses de services d’écosystème et la cartographie du couvert arboré, etc.), la gestion des actifs traditionnels peut désormais inclure la forêt urbaine et fournir ainsi une légitimité d’infrastructure pour la planification et l’affectation de financement à l’actif. La loi sur la gestion des actifs de nombreuses provinces exige maintenant de considérer et de prévoir les actifs d’infrastructure verte.
Les termes « couvert arboré » et « couvert forestier » sont utilisés et largement acceptés comme étant des critères métriques facilement mesurables et quantifiables en vue d’établir des données et des objectifs de base pour augmenter et maintenir la santé de la forêt urbaine et des bienfaits qu’elle apporte.
Les analyses du couvert arboré urbain peuvent fournir des informations uniques sur la forêt urbaine, tels que l’âge relatif de la forêt urbaine et l’état des arbres par emplacement, la diversité des espèces ainsi que les répercussions du microclimat et elles peuvent même révéler une répartition inéquitable de la forêt urbaine à travers les communautés socio-économiques. Ces analyses s’avèrent être un excellent outil pour la planification, mais ce n’est là qu’un outil parmi de nombreux autres pour assurer la santé et la croissance permanentes de la forêt urbaine.
Définition du couvert arboré urbain
La tâche du sous-comité de définition consistait à définir clairement le terme « couvert arboré urbain » en vue de procurer une définition plus précise de « forêt urbaine » et de « couvert forestier » pour appuyer les initiatives des membres de l’AAPC visant à offrir une défense et un soutien professionnels à la santé et à la croissance durable de la forêt urbaine en général.
Nous avons établi la définition suivante après mûre réflexion et de nombreuses discussions au sein du sous-comité.
Cette définition est une synthèse des définitions actuelles de la « forêt urbaine » de la Stratégie canadienne sur la forêt urbaine (SCFU) et des définitions de « forêt urbaine » et de « couvert arboré urbain » largement acceptées du US Department of Agriculture Forest Service. Nous reconnaissons les années de recherche et d’expérience dans la gestion des forêts urbaines par les arboriculteurs municipaux et privés, les forestiers urbains, les biologistes et les écologistes urbains, les architectes paysagistes ainsi que d’autres professionnels qui ont permis de créer ces définitions. Nous avons combiné ces définitions actuelles d’une manière à ce que d’après nous, elles puissent appuyer les nombreuses façons dont les membres de l’AAPC peuvent avoir un impact sur les forêts urbaines partout au Canada.
Cette définition ne s’applique pas spécifiquement à :
- La forêt urbaine - la somme de l’ensemble dont la canopée urbaine constitue un élément important;
- La santé des forêts urbaines - en tant qu’un tout ou des arbres individuels;
- Différents types de forêt urbaine - c.-à-d. zones de patrimoine naturel par rapport à des parcs/espaces ouverts par rapport à un spectre d’espaces urbains, à partir de banlieues tentaculaires traditionnelles jusqu’aux zones urbaines densément peuplées et toute densité entre ces extrémités.
- D’autres éléments critiques de la forêt urbaine, telles que l’intégrité du sol et autres plantes/plantations autres que de la canopée (dont le gazon, les plantes vivaces et les arbustes) et
- Exclut des zones agricoles et rurales, des zones naturelles protégées (sauf dans des zones de peuplement urbain) et des milieux sauvages.
De quelle façon cette définition sert-elle les membres de l’AAPC
La quantification de la forêt urbaine par le couvert forestier peut s’avérer particulièrement utile lorsqu’on discute ou défend la forêt urbaine auprès de professionnels qui ne sont pas architectes paysagistes ou professionnels de la forêt urbaine, dont :
- Urbanistes professionnels;
- Gestionnaires d’actifs;
- Ingénieurs civils;
- Architectes;
- Développeurs ou clients;
- Politiciens; et
- Le public en général.
Les buts et objectifs quantifiables du couvert forestier permettent une évaluation préliminaire et une nouvelle évaluation de la taille et des bienfaits escomptés de la forêt urbaine d’une manière qui puisse stimuler le progrès dans un langage numérique et financier compris par les décideurs et les partisans.
À titre d’architectes paysagistes, nous avons les possibilités de plaider en faveur de la protection des arbres touchés par le développement et d’appuyer la croissance de la forêt urbaine au niveau municipal en contribuant à l’aménagement du territoire, la création et la mise en vigueur de politiques et de règlements ainsi que la planification de budgets d’immobilisations et de fonctionnement.
Les architectes paysagistes détiennent une position privilégiée et ils assument la responsabilité d’avoir une influence et réduire les effets directs du développement privé ou public/municipal sur les arbres actuels ainsi que la responsabilité de la majorité de la planification/conception pour la croissance de la forêt urbaine par le biais de plans directeurs, plans conceptuels d’aménagement, plans de site, plans de préservation d’arbres, plans de plantation, plans de paysage de rue en agissant d’intervenants collaborateurs sur le génie civil et les plans de drainage.
Appui des travaux des autres sous-groupes
Dans le récent sondage sur le couvert arboré urbain de l’AAPC, les répondants ont indiqué :
- Les architectes paysagistes devraient défendre la canopée urbaine vis-à-vis du gouvernement (96 %), des professions connexes (80 %) et du grand public (71 %).
- Des partenaires ont été identifiés en tant que les forestiers urbains (80 %) et les travaux publics (88 %)
- Les principales priorités sont d’assurer la protection de la canopée urbaine actuelle (72 %), la plantation plus résiliente de la canopée urbaine (64 %) et l’augmentation de la taille de la canopée urbaine (57 %).
- Le développement a été jugé sans contredit comme représentant la plus grande menace (80 %)
Afin de mieux soutenir les activités de défense et la responsabilité de la canopée de forêt urbaine, les travaux des autres sous-groupes traiteront des politiques (par le biais d’un livre blanc); des normes et règlements administratifs; et des listes d’arbres spécifiques à la région.