Faits en bref
Nom
Plan d’interprétation de la route « Top of the World »
Type de paysage
Paysage ethnographique
Route (Yukon Highway 9) bordée de paysages naturels et de peuplements
Emplacement
De Dawson (Yukon) à Tok (Alaska) – (Poker Creek–Little Gold Creek Crossing) à la frontière américaine Coordonnées GPS 64° 4'12.22"N 139°26'9.95"O
Chronologie
Section canadienne de la route achevée dans les années 1930
Plan d’interprétation achevé en 2019
Administrateurs
Le gouvernement du Yukon, en partenariat avec le gouvernement Tr’ondëk Hwëch’in
Architectes paysagistes
Chris Grosset, Wendy Shearer et Naomi Ratte
Legs
Paysage du patrimoine culturel autochtone
Planification de l’interprétation conjointement avec les peuples autochtones
Aménagement régional
Introduction
La route « Top of the World » est à la fois un lieu de légendes et un itinéraire d’une beauté naturelle exceptionnelle. Ouverte de juin à septembre, la route traverse le territoire traditionnel du peuple Tr’ondëk Hwëch'in entre le fleuve Yukon à Dawson et la frontière Yukon-Alaska.
Le long de ses 127 km, la route présente un fort dénivelé et propose aux voyageurs des zones montagneuses boisées à l’Est, et de vastes prairies subalpines à l’Ouest. De ce côté, « au sommet du monde », les vues panoramiques s’étendent jusqu’à l’horizon vers les lointaines montagnes Tombstone. La route atteint son point culminant de 1376 m juste avant la frontière de l’Alaska.
Pendant des millénaires, les Tr’ondëk Hwëch’in ont emprunté cette « route de crête » pour commercer et accéder aux territoires de chasse et de cueillette. La route elle-même a été construite à l’origine comme sentier d’accès pendant la ruée vers l’or (1897-1899). À l’époque, le chef des Tr’ondëk Hwëch'in, Isaac, accueillit les chercheurs d’or du Klondike, les missionnaires et les commerçants de fourrures européens à mesure qu’ils s’établissaient sur ces Terres, tout en reconnaissant l’impact qu’ils avaient sur sa communauté.
Afin de protéger sa culture pour les générations à venir, le chef Isaac a utilisé la route pour transmettre des récits et des chants à ses ancêtres en Alaska, afin qu’ils les conservent et qu’un jour ces récits soient rendus à son peuple vivant et fier.
Ce jour est enfin arrivé. Le gouvernement du Yukon a chargé une équipe d’architectes paysagistes de préparer un plan d’interprétation pour la route. Toutefois, l’approche ne sera pas fondée sur l’histoire écrite officielle, mais sur l’histoire orale ancestrale qui sera transmise aux Aînés Tr’ondëk Hwëch'in sous forme de récits et de chants.
Les histoires que nous racontons
Les récits qui accompagnent les routes nordiques du Yukon les distinguent depuis longtemps. Depuis des décennies, les lieux d’interprétation ont enchanté les voyageurs avec leurs récits pittoresques trépidants ancrés dans l’histoire coloniale du Nord.
Le plan d’interprétation de la route « Top of the World » ne ressemble à aucun autre. Les planificateurs se sont fondés sur l’histoire orale du peuple Tr’ondëk Hwëch'in. Les 1100 habitants Tr’ondëk Hwëch'in, qui sont essentiellement des descendants des Premières Nations de langue han, ont préservé leur histoire pendant plus d’un siècle, en vue un jour de la partager.
Pour honorer l’approche des Premières Nations, les architectes paysagistes Chris Grosset, Wendy Shearer et Naomi Ratte ont collaboré avec les Aîners Tr’ondëk Hwëch'in pour saisir l’histoire et le savoir de leur culture qu’ils expriment couramment en chantant. La collaboration s’est poursuivie lorsque les planificateurs ont étudié le tracé de la route. Ils ont cherché, accompagné des Aîners, les lieux de leur histoire qui représentent des paysages importants. Ensemble, ils ont préparé un plan d’interprétation qui rend hommage à la culture vivante et à l’histoire des Tr’ondëk Hwëch'in, et qui fait connaître leurs valeurs aux visiteurs du sommet du monde.
Du passé au présent
La route « Top of the World » offre une expérience unique aux voyageurs. La route n’est ouverte que l’été, et les dates dépendent de la météo. Les déplacements sont rarement rapides. Pourtant, de nombreux visiteurs choisissent de poursuivre leur voyage, en suivant la route jusqu’en Alaska.
Pour les visiteurs du sommet du monde, le plan d’interprétation ajoute un nouvel élément à l’intérêt du voyage. Les sites d’interprétation font le lien entre le passé et le présent à travers les paysages, ce qui permet aux visiteurs d’apprécier l’univers des Tr’ondëk Hwëch'in. Le partage de leur patrimoine contribue à la renaissance du sentiment de fierté du peuple Tr’ondëk Hwëch’in.
Pour les planificateurs du projet d’interprétation, cette approche a également marqué un nouveau départ. Plutôt que de s’appuyer uniquement sur l’histoire écrite dans une perspective coloniale, les planificateurs du gouvernement yukonnais peuvent désormais se fonder sur les récits et les chants autochtones.
La collection d'héritage des paysages culturels met en lumière les réalisations qui ont eu un impact durable dans le domaine de l'architecture de paysage et sur les communautés à travers le Canada.

