Médaille du Gouverneur général en architecture de paysage pour 2024

Claude Cormier reçoit la Médaille du Gouverneur général en architecture de paysage 2024 

Le jury souligne la gaieté qu’il a insufflée dans l'aménagement du territoire 

Crédit photo: Will Lew

Aujourd'hui, l'Association des architectes paysagistes du Canada (AAPC) a le plaisir d'annoncer que Claude Cormier recevra à titre posthume la Médaille du Gouverneur général en architecture de paysage.

La Médaille du Gouverneur général en architecture de paysage (MGGAP) est la plus haute distinction que l’AAPC confère aux architectes paysagistes. La médaille, décernée tous les deux ans, honore les grands architectes paysagistes dont les réalisations et l’influence ont marqué la société canadienne.

Commentaire du jury de l’AAPC

Claude Cormier, membre du Collège des fellows de l’AAPC, Fellow honoraire de l’IRAC et Chevalier de l’Ordre du Québec, incarne l’esprit de la Médaille du Gouverneur général en architecture de paysage : honorer les architectes paysagistes exceptionnels dont l’ensemble des réalisations et la contribution à la profession ont eu une incidence unique et durable sur la société canadienne. Claude a acquis une renommée nationale et internationale grâce à son style, à son approche singulière de l’aménagement. Il a utilisé sa notoriété pour mettre en valeur la diversité, surmonter des défis particuliers et créer des aménagements simples, mais puissants, avec une touche artistique imprégnée de joie. Le concept de joie est d’ailleurs au cœur de la vie et de l’héritage de Claude. Tout au long de sa carrière, malgré les nombreux défis, il a inspiré, soutenu et influencé une génération d’architectes paysagistes. Il a constitué et soutenu des équipes dynamiques, et développer un important réseau pour faire connaître la profession. Sa philosophie et sa voix ont su mobiliser les citoyens en ajoutant une dimension ludique à ses aménagements. Bien qu’il nous ait quittés trop tôt, son esprit généreux et son œuvre, ludique et percutante, resteront à jamais gravés dans nos paysages et dans nos cœurs.

Télécharger le CV de Claude Cormier

"L’œuvre de Claude Cormier a des répercussions de nature politique et sociétale, car elle définit l’architecture de paysage comme un agent de changement et une forme d’art public. Par son travail exemplaire, ses conférences, son soutien aux programmes d’architecture paysagère de l’Université de Toronto et ses nombreux articles dans une pléiade de publications, il a sensibilisé le grand public à l’importance de la conception et de l’aménagement réfléchis. Il a par ailleurs fait évoluer la profession et la perception des citoyens pour faire de l’architecture de paysage un agent de changement."   – Alexander Reford, directeur des Jardins de Métis – Reford Gardens, membre honoraire de l’AAPC et cofondateur du Festival international des jardins.
La vie et l'héritage de Claude Cormier

À propos de Claude Cormier : du fermier au notable

Crédit photo: @CCxA, 2000

Claude Cormier est né sur une ferme laitière et acéricole près de Princeville, au Québec. Sa relation avec la nature, loin d’être bucolique, se déroulait dans un contexte de survie et de risque existentiel, ce qui l’a motivé à imaginer une porte de sortie pour échapper au labeur incessant de la ferme. Malgré les grands espaces, l’univers de la ferme était trop exigu pour les rêves de Claude. Il rêvait à ses caravanes « Airstream » qui passaient devant leur ferme. Elles représentaient la modernité, la liberté et le mouvement! Claude avait 17 ans lorsque son père est décédé d’un cancer. Des choix difficiles s’imposent alors : que faire de la ferme, comment la famille va-t-elle survivre? Pour Claude, l’orphelin, c’est l’occasion rêvée de faire un saut et de choisir sa propre voie. Sa « caravane vers la liberté » ce fut une lettre d’acceptation en agronomie de l’Université de Guelph, où Claude rêvait de créer une nouvelle espèce de fleur. Ses études furent un véritable défi, car à l’époque il ne maîtrisait pas l’anglais. Il obtint toutefois son diplôme et constata que les nouveaux hybrides pour lui ne viendraient pas d’un laboratoire, mais plutôt du domaine de la conception. Il a poursuivi ses études à l’Université de Toronto, où il a reçu la Médaille d’argent du lieutenant-gouverneur. Claude a commencé sa carrière dans le cabinet Gerrard Mackars de Toronto. Il a commencé comme directeur de la conception et de l’aménagement paysager du nouveau Centre canadien d’architecture (CCA) de Montréal. La cliente était la formidable Phyllis Lambert, avec qui il a conclu une entente; en échange de ses droits de scolarité, Claude s’engageait à prendre en charge l’aménagement paysager continu du CCA. Sans le savoir, Phyllis Lambert cultivait la graine qui allait lancer Claude vers une nouvelle expression paysagère au Canada.

À Harvard, Claude fut l’étudiant de Peter Walker, Richard Foreman et surtout Martha Schwartz, avec qui il a travaillé comme stagiaire à temps partiel. La dynamique de Martha lui fit prendre conscience du pouvoir de la créativité artistique, et que la joie et l’humour étaient de véritables outils de conception. De retour à Montréal, cette prise de conscience deviendra la pierre angulaire du cabinet qu’il établira en 1994.

La motivation de Claude Cormier : Créer des lieux de libre expression 

Crédit photo : @JF Savaria

Le premier et l’un des derniers projets de Claude (Les Pruches en 1990 et L’Anneau en 2023) ont été primés par l’AAPC, ainsi que 22 autres projets entre-temps! Ils reflètent l’éclectisme de Claude, des œuvres qui ont pour dénominateur commun l’ingéniosité créative et l’excellence. Parmi ses nombreuses distinctions au cours de sa carrière de 30 ans citons, le Prix national de design urbain pour Sugar Beach en 2012, ainsi que le Park Berczy et 18 nuances de gaie en 2020, le Prix Azure pour les Boules roses en 2018 et l’Anneau en 2023.

À l’échelle internationale, Claude a reçu deux prix d’honneur de l’ASLA pour HtO Park en 2009 et Sugar Beach en 2012, le prestigieux EDRA Great Places award pour Sugar Beach en 2014, le Holcim sustainability award pour Brick Works en 2008, et la mention honorable de Fast Company pour Cascade Park de Chicago en 2022. Humble mais monumentale, son œuvre s’inscrit non seulement dans la trame de la vie quotidienne, mais constitue également un point d’intérêt. Ainsi, ses œuvres ont fait la une de publications comme Landscape Architecture Magazine, TOPOS, Landscapes/Paysages, et suscitées l’intérêt de nombreux magazines et journaux touristiques et publicitaires, et de plateaux de tournage.  

Au-delà de leur attrait visuel, ses œuvres font preuve d’excellence dans leur expression et leur capacité à modifier la façon dont les citoyens interagissent avec l’espace, les uns les autres et avec eux-mêmes. Les sourires et les échanges spontanés entre inconnus à l’approche de la fontaine canine du parc Berczy, le sentiment de détente ressenti en s’installant sur le sable de Sugar Beach, les innombrables autoportraits du Mont-Royal encadré par l’Anneau de la Place Ville-Marie, et l’explosion de dopamine déclenchée par le cœur en mosaïque de Love Park... voilà de véritables lieux d’expérience!   

L’impact de Claude Cormier : l’humour et la joie comme éléments d’aménagement 

Crédit photo : @JF Savaria

Au cours de ses trente ans de carrière, Claude a participé à plus d’une centaine de conférences et de jurys, au pays et à l’étranger. En 2002, il a donné une conférence dans les universités de Toronto, du Manitoba et de l’Arizona, intitulée Beige Landscapes. Un titre qui ironisait les notions passives de l’architecture de paysage qui était considérée par beaucoup comme de simples aménagements qui se fondent dans le décor. Pour Claude, l’une des voix influentes de notre profession, le paysage méritait en lui-même le statut de diva et devait s’inscrire dans un débat culturel plus large. Il a su exploiter sa flamme intérieure et son charisme pour communiquer des idées et des concepts d’avant garde, parfois rejetés d’emblée, mais appréciés après une réflexion plus approfondie. Alors que d’autres auraient été découragés par le scepticisme, l’incrédulité ou la moquerie, Claude communiquait un optimisme contagieux qui a motivé ses clients et collaborateurs à prendre des risques et à faire preuve d’inventivité. Il a rehaussé l’architecture de paysage dans l’imaginaire populaire, suscitant l’espoir d’un domaine public apprécié de tous. 

Son influence sur la société canadienne est manifeste dans la région de Toronto, en particulier dans le secteur riverain. Remporter le concours international de design avec Janet Rosenberg Studio pour HtO Park fut déterminant dans la transformation complète du secteur portuaire de la ville. Claude a fait partie du jury qui a sélectionné le lauréat, DTAH/West 8, pour le plan directeur du secteur riverain central et l’achèvement de Sugar Beach pour faire de East Bayfront un nouveau quartier dynamique ancré au cœur de Toronto. Sugar Beach est devenu l’image de marque du quartier. De même, sa signature a valu à Brick Works le titre de destination touristique de premier plan selon le National Geographic, et les Boules roses ont aidé à inverser le déclin d’un quartier de Montréal.
 

La marque de Claude Cormier : la créativité audacieuse

Crédit photo : @Industryous Photography

Claude avait un effet transformationnel sur les gens qu’il rencontrait. On cherchait sa compagnie lors des réunions, sa sympathie étant contagieuse. Avec Claude, on était vu! Sa générosité était sincère. Il aidait les gens à exploiter le meilleur d’eux-mêmes. C’est dans cet état d’esprit qu’il abordait l’aménagement du domaine public, comme une occasion de socialisation et de découvertes joyeuses.

Sa créativité audacieuse, sa sensibilité humaine et son pragmatisme technique faisaient de lui un véritable leader qui inspirait confiance et suscitait l’admiration. Claude n’hésitait pas à collaborer avec les architectes et les ingénieurs. Son approche consensuelle visait à établir une synergie d’équipe pour enrichir l’ensemble des projets. À Garrison Point, Toronto, Claude a fait économiser des millions de dollars en évitant l’évacuation de sols contaminés et en utilisant les remblais excavés pour surélever les terrains adjacents pour créer un promontoire panoramique dans le nouveau parc au cœur du quartier en pleine croissance.  

L’éthique de Claude Cormier : Soutenir une profession souvent mal comprise et promouvoir l’excellence

Crédit photo : @Industryous Photography

Claude était un ambassadeur sans précédent qui a fait connaître l’architecture de paysage en démontrant son impact réel dans la sphère publique. Il a également démontré aux promoteurs qu’un aménagement bien conçu pouvait améliorer leur réputation de bâtisseurs. Un client a précisé qu’avant de travailler avec Claude, il percevait les architectes paysagistes comme de simples planteurs d’arbres et d’arbustes. Il a pris conscience de notre valeur et de notre expertise lorsque Claude a su démontrer aux fonctionnaires de la Ville que ses propositions d’aménagement amélioraient le tissu urbain et la qualité de vie des citoyens. Le Conseil a alors approuvé à l’unanimité le projet qui avait été rejeté avant l’intervention d’un architecte paysagiste. Apolgiste infatigable du domaine public, il a gagné le respect de ses clients, des municipalités et des citoyens pour son dévouement sans compromis à la vie publique.

Claude avait à cœur de transmettre son savoir et de former la prochaine génération d’architectes paysagistes. Au début des années 2000, Claude Cormier Architectes paysagiste inc. (CCAPI à l’époque) a créé une bourse d’études à l’Université de Toronto, regarnie en 2021 grâce au don de 500 000 dollars de Claude et au don équivalent de l’Université, destinée à soutenir des étudiants talentueux ayant des besoins financiers. Qu’il s’agisse de conférences (notamment les discours liminaires des conférences de l’AAPC), d’évaluations d’atelier ou de mentorat professionnel, Claude a toujours été une personne accessible qui souhaitait partager son expertise avec ses collègues d’ici et d’ailleurs.

Ambassadeur de la profession, Claude était également l’ambassadeur de l’excellence. Il a participé à de nombreux jurys, qu’il s’agisse du concours d’architecture pour la nouvelle Galerie d’art de la Nouvelle-Écosse ou du prix Margolese de l’UBC. Claude a siégé treize ans au Waterfront Toronto Design Review Panel où il était respecté pour son analyse critique et sans compromis des grands projets. Il a également promu l’excellence en partageant ouvertement, à titre exemplaire, le récit de ses succès et de ses échecs qui ont constitué la trame de son apprentissage.
Il motivait également les autres à donner le meilleur d’eux-mêmes, ce qui s’appliquait non seulement aux collègues, mais aussi aux collaborateurs, aux clients et même aux sous-traitants. Sa capacité à rallier les gens grâce à son optimisme et ses encouragements permettait d’obtenir de meilleurs résultats que ceux prévus sur papier. 
 

La contribution de Claude Cormier à la profession : nouvelles approches de la pratique

Crédit photo : @Industryous Photography

Dès le début de sa carrière, Claude a exploré de nouvelles façons de pratiquer et d’aborder l’architecture de paysage. Son premier projet primé, Les Pruches, est un aménagement soigneusement étudié de gros troncs d’arbre dans une boîte de nuit (l’équivalent montréalais du Studio 54 à l’époque). De la boîte de nuit à Nature légère en passant par les parasols de Sugar Beach, il propose une certaine écologie sociale exprimée par une configuration spatiale qui caractérise son style. Au-delà de la conformité, Claude cherchait à consolider l’accessibilité, l’écologie, la durabilité et l’âme des lieux dans un ensemble cohérent et magnifique. Son accent sur l’expérience du lieu redonne une dimension humaine à l’aménagement urbain.  

Sous la direction de Claude, le cabinet fut l’un des premiers à adopter les technologies vertes émergentes, notamment l’utilisation de cellules Silva à Sugar Beach, le système d’eaux pluviales à base d’éponges de Love Park et la forêt Miyawaki adaptée au climat de Leslie Lookout Park, et le tout à Toronto. L’intégration de la rigueur conceptuelle aux avancées technologiques a posé les jalons d’une pratique en constante évolution.   

La collaboration a également permis de mobiliser des ressources pour s’attaquer à des projets plus complexes, qui autrement auraient été confiés à de grandes sociétés d’ingénierie ou à des entreprises étrangères. Claude s’est associé à DTAH, Diamond Schmitt Architects et E.R.A. pour réaliser Brick Works, à gh3 Architects et Arup pour Love Park et Leslie Lookout, ainsi qu’à gh3 pour Warehouse Park en cours de réalisation dans le centre-ville d’Edmonton. Cette approche « amicale » a ouvert des portes et de nouvelles perspectives de coopération, ce qui permet aux cabinets de rester petits et de se concentrer sur leurs points forts dans le cadre de grands projets.

En qualité d’ambassadeur du paysage, Claude a su faire rayonner l’esprit paysager canadien dans son réseau mondial. Membre de l’ASLA, ses affinités et ses liens avec le vaste bassin de talents et de ressources au sud de la frontière ont inspiré la pratique au Canada. Prenons par exemple sa relation avec The Cultural Landscape Foundation (TCLF) et Charles Birnbaum, avec qui il a coordonné un projet d’histoire orale à la fin de sa vie pour documenter sa contribution unique et son rayonnement au sein de la profession au Canada. Du Danemark à l’Australie, des États-Unis au Royaume-Uni, Claude était une voix canadienne audacieuse qui a établi des liens dans le monde entier.

Claude Cormier, son influence : respect et dévouement

Crédit photo : Prix d'excellence de l'AAPC

L’afflux exceptionnel de sentiments respectueux après le décès de Claude nous rend humbles. Citons les condoléances officielles du conseil municipal de Toronto, le témoignage de la mairesse de Montréal et les hommages émouvants de clients, d’universitaires, de citoyens et de médias. À l’Anneau de Montréal et au Love Park de Toronto, des lampes votives ont été installées en guise d’hommage spontané... tous étaient en deuil.

En 2009, Claude a été nommé Chevalier de l’Ordre national du Québec, la plus haute distinction pour les citoyens qui ont contribué au développement et au rayonnement du Québec à l’échelle internationale. En 2005, l’Architectural League of New York l’a sélectionné comme la Voix émergente en Amérique du Nord et, en 2007, le magazine Fast Company l’a désigné comme l’un des 14 concepteurs internationaux qui font progresser le domaine du design. En 2016, Claude a été sélectionné par les éditions Phaidon Press pour un numéro qui présente 30 architectes paysagistes reconnus mondialement pour le caractère novateur de leur pratique. Peu avant son décès, Claude a été admis membre honoraire de l’Institut royal d’architecture du Canada (IRAC), une distinction rare pour un architecte paysagiste. Membre du Collège des fellows de l’AAPC (2008) et de l’ASLA (2021), lauréat du prix Frederic Todd en 2001 et membre de l’Académie royale des arts du Canada depuis 2015, Claude a reçu au cours de sa carrière de nombreuses distinctions soulignant son apport unique à notre art. Il a reçu le prix Arbor en 2018 pour son service bénévole exceptionnel à l’Université de Toronto, ainsi qu’un prix de l’AAPQ en 2011 pour l’ensemble de son œuvre. Claude et son œuvre ont été présentés dans une exposition rétrospective au GSD d’Harvard en 2010, où il a également été invité à donner une conférence Dan Kiley. En 2005, Claude a été convié à faire une présentation intitulée « Avoir une vision et la conserver » à la remise des diplômes de la Harvard Graduate School of Design. Qu’il s’agisse de Dumbarton Oaks à Washington D.C. ou de l’Australian Landscape Conference à Melbourne, Claude fut fréquemment invité par des organisations prestigieuses à présenter à de vastes audiences son approche conceptuelle unique. À son décès, le New York Times a consacré une pleine page nécrologique en couleur sur l’œuvre et la vie de Claude Cormier, une rare apparition d’un architecte paysagiste dans le Times, et encore plus d’un architecte paysagiste canadien! Clients, collègues, collaborateurs et citoyens se sont déplacés en grand nombre à ses funérailles pour lui rendre un dernier hommage dans son cercueil rose à la Place Ville-Marie. Nous avons tous été touchés par la grandeur et l’audace de Claude, c’est une chance d’avoir connu son rayonnement unique et sa générosité sans limites.  
 

Le courage de Claude Cormier : l’activiste accidentel

Crédit photo : @Jean-Michael Seminaro

Claude était homosexuel au sein d’une génération qui est passée de la discrimination à l’acceptation et l’égalité. Lorsque les troncs d’arbres roses de Nature légère sont arrivés sur le chantier du Palais des congrès de Montréal en 2002, les ouvriers à l’intérieur ont refusé de déverrouiller les portes aux installateurs en leur faisant des commentaires désobligeants. En 2009, pendant la réalisation de Sugar Beach à Toronto, Claude a fait allusion aux parapluies à venir en portant un casque de sécurité rose lors des visites de chantier. Les regards de certains n’étaient pas aussi sympathiques. L’année précédente, pendant l’examen du projet de Sugar Beach, l’un des membres du jury a fait remarquer qu’« il n’allait jamais s’asseoir sous un parapluie ROSE ». On constate en observant les installations Boules roses/18 nuances de gaie entre 2011 et 2019 que la présence du rose dans les œuvres de Claude est devenue un baromètre du changement social et de l’évolution des droits civiques à l’échelle mondiale. Claude n’était pas un activiste conventionnel – il n’a pas choisi le rose pour des raisons politiques. Le contraste chromatique sur un fond de ciel bleu et gris justifiait la couleur choisie d’un point de vue esthétique. C’est beau disait-il! Mais son mantra « La couleur n’est pas une décoration » était aussi le jeu ludique d’un provocateur irrévérencieux. Son œuvre place la notion d’activiste du plaisir au cœur même de ses activités professionnelles. Claude a su changer les gens en leur faisant du bien. Il a su universaliser l’exubérance joyeuse queer. Claude était un esprit discipliné, mais libre, qui a démontré que tout est possible à celui qui écoute les désirs de son cœur. Son courage et ses convictions se sont exprimés jusqu’à la fin de sa vie, lorsqu’il a opté pour l’aide médicale à mourir en raison d’un cancer incurable. Son ouverture d’esprit et son dynamisme au sein de son vaste réseau de collègues et d’amis ont été admirables. Claude a toujours fait preuve d’une grande clairvoyance sans perdre de temps avec les détails pour assurer l’avenir de son entreprise et le legs qu’il a su constituer avec son équipe.

Prix d'excellence de l'AAPC décernés par le CCxA et Claude Cormier et associé

2023 - L'ANNEAU / THE RING, Montréal (Québec)
Paysages publics à petite échelle et prix d'excellence du jury

Crédit photo : @CCxA

 

2020 - Square Dorchester - Réaménagement de la portion Nord
Paysages à petite échelle

Crédit photo : @JF Savaria

 

2019 - Breakwater Park
Paysages publics à moyenne échelle

Crédit photo : Prix d'excellence de l'AAPC

 

2018 - Berczy Park
Paysages à petite échelle

Crédit photo : @Industryous Photography

 

2015 - Clock Tower Beach
Citation régionale | Design

Crédit photo : Prix d'excellence de l'AAPC

 

 

2014 - Four Seasons Hotel & Residences
Citation régionale | Design

Crédit photo : Prix d'excellence de l'AAPC

 

2014 - Parc Hydro-Québec
Citation nationale | Design

Crédit photo : Prix d'excellence de l'AAPC

2014 - TOM Field of Daisies / Field of Poppies (2012 & 2013 editions)
Citation nationale - Nouvelles orientations

Crédit photo : Prix d'excellence de l'AAPC

 

2013 - Pink Balls
Citation nationale - Nouvelles orientations

Crédit photo : @Jean-Michael Seminaro

 

2011 - Sugar Beach
Citation régionale | Design

Crédit photo : @Industryous Photography

 

2011 - Urban Prairie | Transformation of the Plaza from Hardscape to Grassland
Citation régionale | Gestion du paysage

Crédit photo : Prix d'excellence de l'AAPC

 

2007 - Esplanade du Palais des Congrès de Montréal
Citation régionale

Crédit photo : Prix d'excellence de l'AAPC

 

2001 - Blue Stick Garden
Citation nationale

Crédit photo : Prix d'excellence de l'AAPC

 

Informations complémentaires

Serious Fun: The Landscapes of Claude Cormier

Depuis près de 30 ans, Claude Cormier et Associés conçoit des paysages à la fois audacieux et sérieux, suscitant la controverse et invitant l'adhésion du public. Réalisés sous la direction de Claude Cormier, ces projets vont de la création de parcs et de places à la rénovation de paysages historiques, en passant par la reconversion de sites industriels.

Bien qu'ils soient toujours sérieux dans leur fonction, leurs projets présentent souvent une touche d'humour, tant dans la méthode que dans la forme - en somme, ce sont des travaux marqués par un « sérieux amusement ». Il s'agit d'une pratique unique au Canada, voire au monde. Le fait que les gens utilisent, voire aiment, ces paysages urbains témoigne du plaisir que procurent leurs conceptions et des dimensions humanistes de cette pratique. Cet ouvrage, le premier exclusivement consacré aux paysages de Claude Cormier et de son équipe, offre une vue d'ensemble de leurs idées et de leurs méthodes, ainsi que des discussions perspicaces sur certains projets et sur la pensée qui les sous-tend.

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L'histoire orale de la Fondation du paysage culturel sur la vie et les œuvres majeures de Claude Cormier
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