Les plaines d'Abraham


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Historic illustration of the battle of the Plains of Abraham

« Décrire de manière satisfaisante vos possessions est impossible. Il faut voir pour apprécier la grandeur des vues, il faut se promener à loisir dans ces anciens champs de bataille... » Frederick G. Todd (Image: Bibliothèque et Archives Canada)

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Faits en bref

 

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Nom
Parc national des Champs-de-Bataille (aussi connu sous le nom de Parc national des Plaines d’Abraham)

Type de paysage 
Paysage culturel 
Parc du patrimoine national : Canada

Emplacement
Québec (Québec)
Coordonnées GPS 46°47′59″N 71°13′15″O

Désignation
Ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO : 1985

Administrateur
Commission des champs de bataille nationaux, gouvernement du Canada

Legs
Aménagement et urbanisme : Patrimoine 
Loisirs/Bien-être


Introduction

Le parc national des Plaines d’Abraham se dresse telle la proue d’un navire au sommet du cap Diamant, qui s’affaisse abruptement jusqu’au confluent de la rivière Saint-Charles et du fleuve Saint-Laurent. Le site est l’un des plus emblématiques du Canada, une conjugaison des forces de la nature et de la culture. En ces lieux, deux grandes nations ont cherché à prendre le contrôle des territoires septentrionaux du Nouveau Monde. En 1759, l’armée britannique dirigée par le général Wolfe a surpris et conquis les forces françaises dirigées par le général Montcalm lors de la bataille qui allait sceller, en grande partie, l’histoire de la Nation émergente du Canada.

Un siècle et demi plus tard, à l’occasion du tricentenaire de Québec en 1908, la nouvelle Commission des champs de bataille nationaux aménagea un parc urbain pour commémorer ce lieu symbolique.  

Pour l’architecte paysagiste Frederick G. Todd, chargé d’élaborer le plan du parc et d’en superviser la mise en œuvre, « la grandeur du panorama » et l’histoire de « cet ancien champ de bataille, aujourd’hui si paisible », furent une source d’inspiration. Le défi consistait à préserver l’essence du paysage à l’époque de la bataille.

Frederick G. Todd a su habilement intégrer le parc dans le tissu urbain de la haute ville, en définissant la forme et la nature de cinq secteurs clés. Il porta un soin particulier aux huit allées et aux portes d’accès du parc. Il mit en valeur les paysages ouverts ainsi que les monuments et les deux tours Martello. Il insista sur la plantation d’arbres qui bordent les entrées du parc et la Grande Allée, jusqu’au Parc des Braves pour intégrer ce secteur à l’historique des lieux. Les grandes plaines sont délimitées par des rangées d’arbres jusqu’aux secteurs fortement boisés des pentes abruptes du parc. Le parc est un musée à ciel ouvert de l’histoire naturelle et culturelle du lieu et de ses citoyens, ainsi que du paysage fluvial en contrebas.

En savoir plus sur les plaines d'Abraham

À la manière de Todd

Frederick G. Todd arrive à Montréal, au Québec, en 1900. C’est un jeune apprenti envoyé au Canada par le célèbre cabinet Olmsted, Olmsted et Eliot du Massachusetts pour travailler sur le belvédère du parc du Mont-Royal, conçu par Fredrick Law Olmsted vingt-cinq ans plus tôt.

Il établit rapidement une résidence et un bureau professionnel à Montréal. Lorsqu’il fut chargé de travailler sur le parc des Champs-de-Bataille, il travaillait déjà sur quelques projets d’envergure, notamment un plan d’amélioration et d’embellissement de la capitale du Canada (1902), le plan du parc Assiniboine à Winnipeg (1904-1906) ainsi que la conception du parc Wascana à Regina (1906-1908).

Cependant, en 1909, Frederick Todd redéfinit son rôle professionnel et quitte l’American Society of Landscape Architects (ASLA). Il estime alors, contrairement aux statuts de l’ASLA, qu’il doit également participer au processus de mise en œuvre. Ainsi, il se mit à diriger la construction des parcs, en supervisant les coûts, la main-d’œuvre, les exigences techniques de nivellement et de plantation, ainsi que l’emplacement des monuments.

Au fil du temps, les plaines d’Abraham sont devenues un lieu de prédilection pour les citoyens de Québec et une attraction touristique importante. Après son ouverture, quelques changements ont été apportés au projet initial pour s’adapter aux besoins d’une population en évolution. En 1931, le parc s’est enrichi d’un réservoir souterrain, d’un sentier cyclo-piéton sillonnant les pentes abruptes, et d’un accès automobile depuis la basse ville (1931) par le chemin de la colline Gilmour. En 1938, le célèbre architecte paysagiste québécois Louis Perron conçoit le Jardin Jeanne-d’Arc. Un jardin qui reprend la structure des jardins français, agrémenté de plantations à l’image des parterres de fleurs de la célèbre horticultrice et conceptrice de jardins britanniques Gertrude Jekyll.

La restauration des paysages a souvent été nécessaire, car le parc accueille de grands spectacles sur ses pelouses historiques. Pourtant, tout au long de son histoire, le parc des Champs-de-Bataille a conservé sa grandeur, ses grands monuments historiques et son intégrité visuelle.

Pour honorer le concepteur du parc, un buste de Frederick G. Todd a été installé en 2008 par la Commission des champs de bataille nationaux, à l’occasion du 400e anniversaire de Québec. De plus, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada et Parcs Canada ont désigné Frederick Gage Todd comme personne historique nationale en 2020.

La mémoire d’un lieu et de son peuple

Le parc des Plaines d’Abraham est source de fierté pour la ville de Québec. Ce grand espace ouvert et accueillant est parfaitement intégré au tissu urbain de plus en plus dense. Il s’agit d’un attrait touristique majeur et d’un lieu symbolique, presque sacré, dans l’écosystème culturel québécois.

Frederick G. Todd a créé un parc dans l’esprit des parcs centraux du début du XXe siècle, qui ont vu le jour un peu partout en Amérique du Nord. Les plaines d’Abraham sont le poumon vert du noyau urbain de Québec. Les pentes fortement arborées et les nombreux boisés des plaines abritent environ 6 000 arbres de 90 espèces différentes. Depuis sa création, des milliers de plantes annuelles, biennales et vivaces, qui ont été cultivées dans les serres du parc, viennent embellir les multiples platebandes et border les sentiers très fréquentés.

Le cachet de ses paysages est un véritable attrait touristique, admiré pour ses panoramas grandioses, ses monuments historiques et son patrimoine militaire préservé avec soin. Aujourd’hui, le parc accueille plus de quatre millions de visiteurs par année et propose un programme d’activités saisonnier, de jour comme de nuit. En hiver, les visiteurs ont accès à des pistes de ski de fond damées, des sentiers pédestres, deux glissades et une patinoire. La nuit, un abri chaleureux est éclairé par 850 lanternes solaires suspendues aux branches des ormes.

En revanche, l’été, le kiosque Edwin-Bélanger est le théâtre d’une foule d’activités culturelles, des chasses au trésor sont organisées sur le terrain et le Musée des plaines d’Abraham propose des expositions historiques et archéologiques. Des centaines de milliers de personnes envahissent les plaines lors de grandes célébrations populaires, comme le Festival d’été de Québec et la Fête nationale de la Saint-Jean-Baptiste. Un réseau de sentiers, d’aires de repos et de panneaux d’interprétation nous font découvrir l’histoire naturelle et culturelle des lieux, et des défilés militaires en tenue d’époque se déroulent à l’ombre des tours Martello.

Frederick G. Todd a défini, dès 1909, l’essence des lieux, soit de maintenir dans le temps l’intégrité visuelle du parc, de générer un sentiment de grandeur et de canaliser l’attention des visiteurs sur les monuments et les structures historiques qui ponctuent son paysage. Le plan de Frederick G. Todd et l’engagement continu de la Commission des champs de bataille nationaux à l’égard de sa préservation constituent un modèle exemplaire de conception et de gestion durable des paysages.
 

 


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La collection d'héritage des paysages culturels met en lumière les réalisations qui ont eu un impact durable dans le domaine de l'architecture de paysage et sur les communautés à travers le Canada.

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