Forteresse de Louisbourg

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View over the Fortress of Louisbourg with water in the distance

« L’historique de cette reconstruction est une épopée en soi... » – Ron Williams, architecte paysagiste et historien
(Image: Parcs Canada)

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Faits en bref

 

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Nom
Forteresse de Louisbourg

Type de paysage 
Site historique national

Emplacement
Louisbourg, Nouvelle-Écosse  
GPS: 45.89, -59.99

Chronologie
Forteresse et ville coloniale française : fondée en 1713, détruite en 1758.  La reconstruction a commencé en 1961

Administrateur
Parcs Canada

Legs
Archéologie
Interprétation et recherche patrimoniales  


Introduction

Aerial view of the Fortress of Louisbourg
Image: Parcs Canada

Il y a près de trois siècles, dans les années 1740, une remarquable ville fortifiée de quelque 4000 civils et militaires français prospérait sur les côtes du Cap-Breton. La forteresse de Louisbourg, avec son urbanisme cosmopolite, ses élégantes maisons coloniales françaises et ses jardins verdoyants, était un centre commercial en plein essor, accueillant le commerce et les citoyens d’outres mers.

La ville fortifiée, construite en quelques décennies seulement, incarnait un rôle central, alors que la Grande-Bretagne et la France luttaient pour l’Empire et le contrôle de la riche pêche à la morue au large des Grands Bancs du Canada. Malheureusement, en 1758, les forces britanniques assiègent la ville pour la deuxième et dernière fois, et sa courte et tumultueuse histoire en qualité de bastion français prit fin. Elle fut systématiquement détruite dans les années qui suivirent.

Après la destruction, une petite communauté s’est développée à la périphérie de l’ancienne ville fortifiée. Le site n’a jamais été réaménagé à proprement parler avant les années 1960. Suite au déclin de l’industrie charbonnière sur l’île du Cap-Breton, le gouvernement a décidé de reconstruire en partie la forteresse dans l’espoir de lancer une nouvelle industrie plus durable : le tourisme. Au cours des deux décennies qui ont suivi, on a assisté à ce qui allait être la plus grande reconstruction d’un lieu historique de l’histoire du Canada.

Black and white image of three people bent over a drafting table.
Image: Parcs Canada

La tâche était colossale. Parcs Canada a chargé des équipes d’architectes, d’historiens et d’archéologues de recréer la ville du XVIIIe siècle de manière authentique en utilisant les plans originaux conservés en France. Louisbourg est devenu le berceau de l’archéologie historique au Canada et une précieuse source de connaissances en matière de conservation.

Depuis les années 1980, le Cap-Breton a connu un essor touristique pour cette ville coloniale française ramenée à la vie. La visite de Louisbourg est une merveilleuse occasion de découvrir une page de notre histoire, là où elle s’est vécue.

En savoir plus sur la forteresse de Louisbourg

Sortir des sentiers battus

Image: Parcs Canada

Malgré l’absence d’ouvrages intacts du XVIIIe siècle sur les côtes du Cap-Breton, la magnifique forteresse de Louisbourg et le village ont fini par renaître de leur centre. Ce fut une tâche herculéenne.  

La ville coloniale était depuis longtemps détruite, seules subsistaient les fondations des bâtiments. À partir de ce point de départ, à peine visible, les équipes pluridisciplinaires ont commencé à étudier l’aménagement initial en vue d’en reproduire une section représentative.

Les chercheurs commencèrent par consulter les plans originaux de la ville de Louisbourg qui se trouvaient en France. Conformément à l’urbanisme du XVIIIe siècle, le plan d’aménagement de la ville était parfaitement rectangulaire. Quant à la forteresse, ils purent consulter des plans d’ouvrages similaires munis de bastions et de batteries défensives. Au fil des décennies, les chercheurs ont découvert plus de 500 cartes, des milliers de photographies et des centaines de milliers de pages documentaires. Architectes, architectes paysagistes, archéologues, historiens et restaurateurs ont collaboré afin de rassembler une collection imposante de 5,5 millions d’artefacts et une énorme base de données SIG.

Image: Parcs Canada

Des équipes de multiples domaines d’expertises ont fait renaître de ses cendres le Louisbourg prospère de 1744 avant les sièges britanniques qui détruisirent la ville. Aujourd’hui, la verdure a repris sa place dans les cours et les jardins de Louisbourg qui nous propose des rues animées, remplies de charrettes et de musique, de maisons élégantes, d’une boulangerie royale et de dizaines d’œuvres détaillées qui donnent vie à la capitale coloniale séculaire.
 

 

Déterrer l’histoire : des centaines de jardins

Image: Parcs Canada

« La ville de Louisbourg était ornée d’un grand nombre de jardins, formels et élégants pour les hauts fonctionnaires, simples et fonctionnels pour les roturiers », écrit Ron Williams dans Architecture de paysage du Canada. Il y avait, note-t-il, « plus d’une centaine de jardins dans la ville, la plupart délimités par des palissades et aménagés en plates-bandes carrées ou rectangulaires bordées d’arbustes et de fleurs ».

Compte tenu de la pénurie constante de denrées alimentaires, la plupart étaient fonctionnels (jardins fruitiers, potagers). Aucun plan détaillé de jardin particulier n’a été trouvé, les équipes de reconstitution des jardins de Louisbourg ont donc créé des jardins représentatifs, en utilisant des plantes et des techniques tirées de diverses sources, notamment des livres de cuisine et de jardinage, des lettres, des documents, des semences et du pollen. Les archives archéologiques ont également fourni des indices.

« Parmi les plantes identifiées, qui provenaient de sources autochtones et de la mère patrie, figuraient les choux, haricots, oignons, carottes et courges qui étaient habituellement placés au milieu des plates-bandes. Le cumin, l’hysope, la lavande et la menthe verte étaient disposés à divers endroits. Les iris bleus, les œillets, les campanules et les pensées ceinturaient les jardins ».
« Des planches verticales étaient utilisées pour élever le niveau des plates-bandes, et le bois était utilisé pour tuteurer et soutenir les plantes selon des techniques traditionnelles ».

Extrait d’Architecture de paysage du Canada, avec l’aimable autorisation de l’auteur Ronald A. Williams.
 

L’héritage : l’épopée continue

Image: Parcs Canada

Se réapproprier l’héritage d’un passé séculaire est une tâche permanente. À Louisbourg, les trois quarts du site sont restés immobiles, cachés sous la forêt, les pâturages et les buttes.

Nous allons de découverte en découverte alors que des équipes de spécialistes nous dévoilent l’histoire de ce lieu et le mode de vie de cette époque. Chaque année, des dizaines de conteurs et de planificateurs, d’interprètes et de bénévoles, de forgerons et de boulangers redonnent vie à cette époque révolue.

Tous les ans, plus de 70 000 visiteurs découvrent la forteresse qui les plonge au cœur de l’histoire insolite de Louisbourg. Pour ceux et celles qui travaillent sur les sites patrimoniaux, Louisbourg incarne des générations d’apprentissage.

Le projet, qui s’est déployé sur une cinquante années, nous a permis d’acquérir une véritable expertise en conservation et d’établir une procédure de reconstruction cohérente des lieux historiques. Bon nombre de mesures prises dans les années 1960 n’étaient pas exemplaires, toutefois même les faux pas, soigneusement consignés, nous ont permis d’améliorer les méthodes de conservation et de reconstitution. La somme des connaissances acquises à Louisbourg est désormais une ressource essentielle pour les professionnels canadiens et étrangers.

La tâche est toutefois continue. Chaque artefact et chaque paysage nécessitent une attention permanente. Les paysages ne sont pas statiques ni le contexte dans lequel ils évoluent. Actuellement, le changement climatique entraîne l’élévation du niveau de la mer, l’érosion côtière et l’intensification des tempêtes. Les mesures de protection côtières du XVIIIe siècle ne sont plus suffisantes. Les architectes paysagistes, en collaboration avec d’autres scientifiques, analysent la situation. De même, les responsables du patrimoine bâti cherchent à rendre le site plus accessible possible à tous les visiteurs, en adoptant de nouvelles approches conceptuelles qui respectent le caractère historique de la ville. 

Louisbourg est par nature un chantier permanent qui suscite un vif intérêt chez les visiteurs et un intérêt certain chez les spécialistes.  
 

 

Image: Parcs Canada

 

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La collection d'héritage des paysages culturels met en lumière les réalisations qui ont eu un impact durable dans le domaine de l'architecture de paysage et sur les communautés à travers le Canada.

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