Paysages de la capitale du Canada


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Historic image of Ottawa

Selon l’architecte paysagiste Don Pettit, c’est Ned Wood qui « sortit la capitale nationale de l’ère victorienne et de son urbanisme débridé. Il a su évaluer dans son ensemble la capitale et ses paysages ». (Image: Bennett 1915, dessin 5)

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Faits en bref

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Nom
Paysages de la capitale du Canada

Type de paysage 
Paysage ethnographique urbain 
Paysage naturel

Emplacement
Ottawa (Ontario); Gatineau (Québec)
Coordonnées GPS 45° 24' 40.21" N, -75° 41' 53.23" O

Administrateur
Gouvernement du Canada : Commission de la capitale nationale

Legs
Aménagement et urbanisme
Transports
Loisirs/Santé et bien-être


Introduction

Image: Bibliothèque et Archives Canada

L’histoire de la région d’Ottawa/Gatineau, qui est passée d’une zone de portage en milieu sauvage subarctique à une capitale moderne et attrayante, est peu connue à l’extérieur de la capitale elle-même. Les lieux, sis dans un magnifique cadre naturel de cascades, de falaises, de rapides bouillonnants et de forêts denses, étaient bien connus des peuples autochtones depuis des millénaires, mais peut propice à la colonisation européenne. À la fin du XIXe siècle, les colons ont établi une industrie du bois qui altéra considérablement la beauté naturelle de la région.

Dès le début du xxe siècle, le gouvernement fédéral a souhaité planifier et aménager la région du siège gouvernemental. Un premier rapport en 1903 sur l’aménagement de parcs a été préparé par Frederick Todd, un protégé d’Olmsted, qui a été suivi en 1915 du rapport d’Edward Bennett « City Beautiful », un urbaniste formé aux Beaux-Arts. M. Todd esquissa un plan d’aménagement pour l’ensemble de la région de la capitale, qui comprenait les deux rives de la rivière des Outaouais, mais qui fut refusé par la Commission d’amélioration d’Ottawa. Toutefois, M. Bennett incorpora bon nombre des parcs et promenades prévus par M. Todd, tout comme l’a fait Jacques Gréber, l’éminent urbaniste et architecte paysagiste français, dont les travaux ultérieurs allaient préparer le terrain pour les décennies à venir.

Les édifices du Parlement de style néo-gothique sur la colline parlementaire étaient magnifiques, mais à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’effondrement de l’industrie du bois, la dépression et les bureaux « temporaires » du temps de guerre vinrent altérer la beauté naturelle de ses paysages.

Le premier ministre Mackenzie King, qui était embarrassé d’accueillir les dirigeants mondiaux, décida de créer une capitale nationale à la hauteur de notre grandeur. Il décida notamment de créer un monument commémoratif à la mémoire des citoyens ayant servi pendant la Seconde Guerre mondiale. Il choisit personnellement M. Gréber pour concevoir la Place de la Confédération, le site du Monument aux morts du Canada (1939), et pour diriger l’équipe de planification du Plan de la capitale nationale de 1950. Ce document allait orienter la transformation rapide d’Ottawa et de Hull. Il s’agissait de métamorphoser deux villes industrielles mornes en une capitale moderne attrayante et fonctionnelle (1950-1970). Le plan comprenait des projets paysagers esthétiques à grande échelle, dont la création du parc de la Gatineau ainsi que d’une vaste ceinture de verdure, l’aménagement de grands parcs et la mise en place d’un réseau de promenades aménagées.

Le résultat est une capitale verdoyante qui offre à ses citoyens une véritable qualité de vie.  

En savoir plus sur les paysages de la capitale du Canada

Sur la Colline

Calvert Vaux, le concepteur de Central Park à New York avec son protégé F. L. Olmsted, a été le premier architecte paysagiste à laisser une empreinte indélébile sur la capitale du Canada. M. Vaux, qui appréciait le style néo-gothique des édifices parlementaires, a préparé un plan d’aménagement paysager (1873) qui tenait compte de la topographie de la colline parlementaire, avec ses vues spectaculaires sur la rivière en contrebas. Il a su tirer parti de la configuration de la colline, en ajoutant une terrasse pourvue de plusieurs points d’observation et d’escaliers. L’approche piétonne de la colline, les clôtures en pierres agrémentées de fer forgé, ainsi que sa configuration topographique sont toujours en place. Tous ces éléments définissent depuis ses origines le caractère de la colline!

Une succession de talents : la chronologie d’Ottawa

L’esthétique de la Capitale nationale du Canada et son aspect verdoyant actuel sont le résultat séculaire du dévouement des premiers ministres, des commissaires et des concepteurs qui se sont succédé.

Malgré les travaux exemplaires de M. Vaux sur la colline du Parlement, il faudra attendre une autre génération et le leadership stratégique de la Commission d’amélioration d’Ottawa (CAO) pour accueillir Frederick Gage Todd, un concepteur visionnaire, protégé d’Olmsted. La CAO, dirigée dans ses premières années par des sommités, telles que Lady Aberdeen, le premier ministre Sir Wilfrid Laurier et le gouverneur général Earl Grey, a convaincu le gouvernement en 1903 de demander à M. Todd de préparer un plan d’aménagement de parcs.

Malheureusement, il fallut attendre une autre dix ans avant que la Commission du plan fédéral (1913-1916) embauche un autre concepteur visionnaire, Edward Bennett (1914-1916), qui admirait les idées de M. Todd. Mais le plan de Bennett de 1915 devra patienter 35 ans pendant la période tumultueuse des deux grandes guerres et de la dépression.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Ottawa et Hull avaient encore un air de villes-usines, mais un vent d’espérance soufflait. Dès 1910, la commission d’urbanisme d’Ottawa avait un allié fidèle, le futur premier ministre William Lyon Mackenzie King. M. King a soutenu activement le réaménagement de la capitale pendant plus de 40 ans, jusqu’à sa mort en 1950. Son gouvernement a établi la Commission du district fédéral (1927-1958), l’ancêtre de la Commission de la capitale nationale (CCN). En 1934, la Commission a embauché son premier architecte paysagiste, Edward I. (Ned) Wood, qui allait pendant 30 ans superviser le réaménagement de la capitale.

Le Comité d’aménagement de la capitale nationale (1945-1950), créé pour recruter les meilleurs talents, rappelle Jacques Gréber après la guerre. De 1946 à 1950, M. Gréber préparera un plan directeur d’aménagement digne d’une capitale mondiale. Avec l’appui essentiel de l’architecte paysagiste et architecte forestier Douglas McDonald de la CCN, et de nombreux architectes paysagistes, urbanistes et architectes canadiens indépendants, M. Gréber a dirigé une équipe qui a réalisé en 20 ans un miracle esthétique qui a transformé une ville forestière en déclin en une capitale moderne et verdoyante. En 1970, les travaux étaient bien amorcés et la CCN commencera à jouer un rôle déterminant relativement aux enjeux interrégionaux et aux spécificités d’aménagement, comme les institutions culturelles, les perspectives visuelles, les monuments et les ambassades.

D’une ville forestière en déclin à une capitale verdoyante

En 1970, la région de la Capitale nationale était une destination digne du Canada, bien que les travaux étaient loin d’être terminés. Chaque décennie a donné lieu à un nouveau plan d’investissement : 1974; 1988, et les plans de 1999 et 2017 qui comprenaient un vaste réseau de parcs.  

Image: Commission de la Capitale Nationale

Ces améliorations substantielles ont créé une ville plus cosmopolite et plus respectueuse de l’environnement.

  • Boulevard de la Confédération (1983+; duToit Allsopp Hillier)
  • Les plans de la Cité parlementaire (1986+; duToit Allsopp Hillier)
  • Le plan directeur de la Ceinture de verdure (1996), qui allait au-delà du contrôle inefficace de l’étalement urbain pour préserver les systèmes écologiques
  • Le Plan de la capitale du Canada (2017), axé sur les paysages de la rivière des Outaouais

La Commission de la capitale nationale (CCN), qui est rapidement devenue un modèle à l’échelle du pays, fut l’une des premières commissions à former un comité d’examen de l’aménagement composé d’architectes paysagistes, d’architectes et d’urbanistes réputés. Dans les années 1970 et 1980, lorsque les querelles locales, régionales et fédérales menaçaient les travaux en cours, c’est le président de la CCN, Jean Piggott (1985-1992), qui mit fin à l’impasse.

Au début des années 2000, la région est devenue une capitale hivernale emblématique, dotée de la plus longue patinoire du monde (le canal Rideau) et de multiples aménagements hivernaux le long des rivières de la région et dans le parc de la Gatineau. L’été, la capitale est le paradis du plein air. Les espaces verts du centre-ville accueillent les citoyens et les visiteurs pour la fête du Canada et les festivals, et la région propose de splendides promenades et le parc de la Gatineau, qui regorge de sentiers et de lacs. La capitale occupe régulièrement la tête des classements mondiaux en matière de qualité de vie.

 

 


Image: Image: Noulan Cauchon, 1922
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La collection d'héritage des paysages culturels met en lumière les réalisations qui ont eu un impact durable dans le domaine de l'architecture de paysage et sur les communautés à travers le Canada.

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