Agguttinni Uumajunut Pimmariuninginnut


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Landscape view of Agguttinni Uumajunut Pimmariuninginnut

« Protéger ces terres était selon nous le meilleur moyen de témoigner notre respect à nos ancêtres qui ont vécu sur ces terres pendant des siècles ». – Looseeoosee Aipelee, président du Comité mixte de planification et de gestion de Clyde River
(Image: P. Graillon)

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Faits en bref

 

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Nom
Agguttinni Uumajunut Pimmariuninginnut

Type de paysage 
Parc territorial
Paysage ethnographique
Paysage culturel  

Location
Clyde River, Nunavut 
GPS 700 29’29”N 710 34’07’W

Désignation
Agguttinni Uumajunut Pimmariuninginnut, le plus grand parc territorial du Nunavut, officiellement désigné en 2019

Administrateurs
Gouvernement du Nunavut, Parcs et endroits spéciaux du Nunavut
Comité mixte de planification et de gestion de Clyde River

Legs
Planification autochtone
Plan directeur 


Introduction

Image: John Laird

Patrie inuit riche d’un patrimoine culturel millénaire, Agguttinni abrite l’un des paysages de fjords les plus grandioses de l’Arctique. Se profilent à l’horizon des parois rocheuses abruptes, des chaînes de montagnes coiffées de glace et des langues glaciaires qui se jettent dans les vallées en contrebas. Cette région isolée de la côte Est de l’île de Baffin accueille des colonies d’oiseaux au printemps et à l’été sur des falaises au cœur du territoire des caribous, des ours polaires et des loups des plaines et du littoral de la toundra. L’imposante calotte glaciaire de Barnes alimente en eau douce des lacs et des rivières qui regorgent de poissons.

Les sites culturels abondent le long de la côte, dans les vallées et sur les territoires de chasse de l’arrière-pays. Depuis les années 1980, les Inuits de Clyde River rêvent d’un parc en vue de partager ce paysage avec le monde, un parc unique en hommage à leur patrimoine. Trois ans après la création du territoire du Nunavut en 1999, la collectivité de Clyde River et le gouvernement du Nunavut ont signé une entente qui allait permettre aux membres de la communauté de réaliser leur rêve.

Image: P. Graillon

En collaboration avec les architectes paysagistes Chris Grosset et John Laird, le comité mixte de planification a adopté une philosophie de l’aménagement adaptée à la culture inuite. Au fil du temps, plus de 45 résidents ont partagé leurs réflexions pendant les travaux, associant le savoir inuit traditionnel à l’expertise technique contemporaine.

En 2019, le Nunavut a créé son plus grand parc territorial, Agguttinni (« là où souffle le vent dominant »). Cet immense parc de 1 646 500 ha est une réalisation grandiose qui attirera des visiteurs du monde entier dans cette région, tout en protégeant et honorant le mode de vie des Inuits.

          

En savoir plus sur Agguttinni Uumajunut Pimmariuninginnut

Le récit d’Agguttinni : Utiliser les principes du QI

Image: C. Grosset

Clyde River est un petit hameau nordique de 1250 habitants. En inuktitut, la langue maternelle de la majorité des citoyens, la ville se nomme Kangiqtugaapik, « petit bras de mer ». Pourtant, Agguttinni Uumajunut Pimmariuninginnut, le parc territorial planifié par la communauté et géré conjointement, couvre aujourd’hui un immense territoire de plus de 16 000 km2.

Le plus grand parc territorial du Nunavut, Agguttinni (là où souffle le vent dominant), prendra plus d’une génération à s’établir. Cette initiative unique en son genre aura mobilisé la communauté, le personnel de Parcs et endroits spéciaux du Nunavut et deux architectes paysagistes déterminés qui dirigeront les équipes de 2002 à 2021 : John Laird (de 2002 à son décès en 2010) et Chris Grosset (de 2002 à aujourd’hui).

La planification a exigé une profonde réflexion. Comme le nouveau programme de parcs du Nunavut devait être fondé sur la culture inuite, les architectes paysagistes et la collectivité ont établi un Comité mixte de planification et de gestion. La première tâche consistait à définir le mot « parc » – un concept qui n’existe pas dans la culture inuite – afin de reconnaître la relation innée entre les Inuits et la terre, l’eau, l’air et la faune. Mais comment cette définition propre au Nunavut se traduirait-elle dans le monde concret des études de faisabilité, des inventaires cartographiques, des plans directeurs et de la gestion des parcs? Pour mobiliser les planificateurs locaux, le personnel de Parcs et endroits spéciaux du Nunavut a établi des règles qui reposent sur les pratiques culturelles inuites : le respect et la protection de la terre, des animaux et de l’environnement, ainsi que la prise de décisions consensuelles et l’état d’esprit harmonieux (être ouvert, accueillant et inclusif).

Pendant deux décennies, plus de 45 résidents ont participé directement au comité mixte de planification, et de nombreux Aînés, chasseurs, trappeurs et groupes culturels de la collectivité ont apporté leur contribution au Quajimajatuquangit Inuit (QI) [ou savoir inuit]. Les principes du QI ont éclairé chaque étape du processus, de la formulation des objectifs dans l’étude de développement à la réalisation, en passant par l’étude de faisabilité, l’inventaire, le plan directeur et le plan de gestion à long terme.

Membres du premier Comité mixte de planification et de gestion (Image: NVision Insight Group)

       

Membres du deuxième Comité mixte de planification et de gestion (Image: NVision Insight Group)

Au cœur de la culture autochtone : l’héritage

Image: C. Grosset

Agguttinni Uumajunut Pimmariuninginnut, le parc ancré dans la culture inuite, a été créé par une communauté déterminée à protéger le paysage, la faune et le mode de vie des Inuits de la région.

Il s’agit du premier projet au Nunavut qui démontre la pertinence d’associer le Quajimajatuquangit Inuit (savoir inuit) et l’expertise technique de l’architecture paysagère. La réussite du projet orientera la planification des parcs pour les années à venir.

L’architecte paysagiste du parc, Chris Grosset, a consciencieusement documenté le processus, et ses principes ont été inscrits dans le Kajjausarviit, le programme de parcs du Nunavut. Le Kajjausarviit définit une approche coopérative et intègre les enseignements de Clyde River : respecter les lignes directrices culturelles, créer conjointement des programmes de formation et respecter les principes du QI dans la planification et la conception. Il s’agit d’un document normatif pour la planification des parcs au Nunavut qui propose un modèle de planification et de conception coopératif avec les Autochtones du Canada.

Image: John Laird

 


Image: John Laird

 

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La collection d'héritage des paysages culturels met en lumière les réalisations qui ont eu un impact durable dans le domaine de l'architecture de paysage et sur les communautés à travers le Canada.

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