REMODELAGE DU PONT DROUIN
Énoncés du projet
Énoncé du but de projet
Enjambant la rivière Saint-Charles à Québec, le pont Drouin est un axe de circulation important situé en milieu urbain. Le réaménagement de ce pont (2005) avait pour but l’enlèvement du caractère autoroutier au profit de la création d’un espace urbain convivial, redonnant la place privilégiée qui revient aux piétons. Le principal objectif était d’humaniser le pont et pour ce faire :
• un gain d’espace sur la chaussée automobile permet d’élargir les trottoirs et le terre-plein ;
• l’éclairage est ramené à l’échelle du piéton par la présence de lampadaires décoratifs localisés sur chaque trottoir. Ils sont montés sur des bases de béton préfabriquées pouvant servir de bancs et qui sécurisent le piéton en créant une zone tampon avec la chaussée ;
• un belvédère est construit en porte-à-faux de chaque côté du pont, offrant un point d’arrêt privilégié pour l’observation de la rivière ou de la ville qui se découpe en fond de scène ;
• le terre-plein central devient l’élément identitaire du pont, grâce à sa forme ondulatoire en référence à la mouvance de l’eau. Ce mouvement est permis par un muret de béton préfabriqué qui impose ses ondulations à une plantation de graminées et de fleurs annuelles.
Rôle de l’architecte paysagiste
L’architecture de paysage a tenu une place importante dans ce projet puisque des architectes paysagistes se sont retrouvés à tous les échelons de la démarche. La responsable du projet pour la Ville de Québec est une architecte paysagiste, alors que la conception et la production des plans d’exécution ont été réalisés par une firme en architecture de paysage qui a d’ailleurs été présente tout le long du déroulement du chantier.
Le rôle des architectes paysagistes a été de maintenir l’objectif de création d’un espace urbain convivial, en dépit des divers impératifs reliés à la circulation automobile et des exigences de conception d’un pont. Ils ont travaillé en partenariat étroit avec les ingénieurs pour développer des solutions novatrices rejoignant les objectifs de sécurité, de durabilité et d’aménagement, tout en respectant l’ensemble des nombreuses normes.
Contrairement à de nombreux autres projets, les paramètres d’aménagement fixés dès le départ par les architectes paysagistes ont dicté les orientations du projet.
Importance locale et régionale
Historiquement lieu de passage, le pont Drouin se situe à l’emplacement du passage à gué de la rivière Saint-Charles où se sont succédés 3 ponts depuis 1759, dont le dernier est l’actuel pont Drouin datant de 1973. Il relie deux quartiers importants de Québec, Limoilou et Saint-Roch, et est identifié à cet égard comme porte d’entrée respective de ces deux quartiers. En effet, les citoyens de Limoilou ont identifié le réaménagement du pont Drouin comme prioritaire dans le plan de quartier Vieux-Limoilou depuis 1996.
De plus, la présence du parc linéaire de la rivière Saint-Charles, situé le long des berges de chaque côté du pont, entraîne une circulation de cyclistes et d’adeptes du patin à roues alignées, qui s’ajoute à la circulation piétonne et automobile. D’abord voie d’entrée importante pour deux quartiers centraux de la ville, le pont Drouin est également une voie d’accès privilégiée à l’une ou l’autre des berges de ce parc linéaire.
Facteurs spéciaux ayant trait au projet
Les architectes paysagistes ont dû composer avec plusieurs contraintes reliées au fait qu’il s’agisse d’un pont et trouver des solutions novatrices pour influencer les choix traditionnels des ingénieurs.
Ainsi, à la demande des architectes paysagistes le détail type normalisé du garde-corps du pont a été modifié pour en améliorer l’apparence, bien qu’il réponde quand même aux exigences de la norme des ponts. Quant au garde-corps des belvédères, il respecte les normes du code national du bâtiment mais pas celui des ponts, dans le but d’en alléger la structure. Pour cette raison, une solution alternative a été d’introduire un banc devant chaque belvédère, de manière à créer un obstacle pour une éventuelle sortie de route d’un véhicule. Sa base de béton est le prolongement du chasse-roue et il conserve le rythme des pilastres de béton du garde-corps du pont.
Le terre-plein représente la plus grande innovation du projet avec son muret de béton préfabriqué et sa plantation. Ce muret aux inclinaisons variables doublées d’ondulations a représenté un véritable défi lors de sa réalisation. Quant à la plantation, elle est faite en fonction d’un poids minimum pour une capacité portante limitée, avec un terreau spécial, un système d’irrigation et de drainage particulier.
Résumé du projet
Le pont Drouin a été réaménagé à titre de porte d’entrée de deux quartiers de Québec, avec pour objectif d’humaniser ce lieu de passage et de redonner une place aux piétons. Le terre-plein représente l’élément identitaire de la traversée grâce à sa forme ondulatoire, référence à la mouvance de l’eau.